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aoust 1590. 89
cardinal de Gondy et l'archevêque de Lyon se sont rendus à Saint-Antoine des Champs (-), où le Roy étoit déjà arrivé, accompagné de plus de douze cens gentilshommes. Us l'ont trouvé dans le cloître, où ils lui ont fait leur reverence; et lui les a reçûs fort beni-gnement. Après cette premiere vûe, ils sont montez dans une sale à ce préparée; et là M. le cardinal de Gondy a dit dans sa harangue la substance de ce qui suit : Les bourgeois et gens de bien de Paris, contristés d'un juste désir de voir finir leurs misères,les ontdéputés vers Sa Majesté pour la prier d'y apporter remede; et afin qu'il fût plus efficace, leur permettre et leur donner passe-port pour aller trouver le duc de Mayenne, pour le porter à travailler avec Sa Majesté à une paix generale : d'où ils retourneroient dans quatre jours ; que si les Parisiens étoient réduits au désespoir, l'exemple des Gantois et de Sancerre pourroit leur servir d'exemple. Le Roi leur a dit qu'il alloit leur faire réponse ; et après avoir entretenu à part ces deux députés, il est entré dans une autre chambre pour y déliberer avec son conseil. Une heure après, le Roi est venu les y rejoindre, et leur a d'abord demandé leur pouvoir, qu'ils lui ont présenté à l'instant. Cette pancarte étoit dressée en forme d'arrêt, portant que le conseil assemblé dans la chambre de Saint-Louis avoit ordonné que mes-
(-) A Saint-Antoine des Champs : à une portée de canon des murailles de la ville. Le roi de Navarre avoit fortifié cette abbaye pour tenir' Paris assiégé de ce côté. Pendant le temps que dura la conférence, il y eut trève de part et d'autre. « Et certes, dit l'auteur du Discours no-« table du siége de Paris, ce fut un digne et notable spectacle de voir « le gracieux accueil et les courtoisies dont ils usoient de part/et d'au-« tre : s'entre-accûeillant si amiablement, qu'on eût pensé qu'il n'y « avoit jamais eu dissension ni différent entre eux. » '
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